Charles-Henry, promo 2007 Bordeaux, prothésiste dentaire en Suisse
Au cours de sa carrière professionnelle, Charles-Henry Cahn a pu mettre en pratique les connaissances qu’il a acquises au sein de l’Académie d’Art Dentaire. Après avoir découvert les différentes facettes du métier de prothésiste dentaire, notamment au Canada, il travaille aujourd’hui dans un laboratoire à Genève.
Quel a été votre parcours académique avant d’intégrer l’Académie d’Art Dentaire ?
J’ai tout d'abord obtenu un baccalauréat scientifique avant de poursuivre mes études en faculté de biologie. J’ai rapidement compris que ce n’était pas fait pour moi et j’ai interrompu ce cursus en cours de la première année.
En manque d'inspiration concernant mon avenir, j'ai travaillé en tant que saisonnier pendant un peu moins d'un an avant de découvrir, un peu par hasard, l’Académie d’Art Dentaire de Bordeaux qui s’appelait IPSO à l’époque.
Au début, je ne pensais pas être suffisamment manuel pour être prothésiste et je comptais me diriger vers l’aspect commercial du métier. Il s'est avéré qu'avec du travail et le support de l'équipe enseignante, je pouvais produire de mes mains. J’ai donc poursuivi dans la technique et vers le métier de prothésiste dentaire.
Pourquoi avoir choisi cette école en particulier ?
Dans un premier temps, c'est un ami qui m'a recommandé l'école de la Famille Dutel, le campus de Bordeaux étant à l’époque le seul.
De plus, je pouvais réaliser le cursus en 2 ans au sein de l’Académie d’Art Dentaire au lieu de 3 ans dans les autres écoles.
Ayant un bac S, j’avais des horaires aménagés. J’ai donc pu faire deux stages dans des laboratoires dentaires dans le cadre de mon CAP.
Quel diplôme avez-vous choisi ? Qu’est-ce qui vous a plu au cours de ce cursus ? Quelles compétences en avez-vous tirées ?
En plus du CAP Prothésiste Dentaire, j’ai continué sur un Brevet Professionnel dans le même secteur et en alternance au sein du Laboratoire du Sud Ouest à Bordeaux.
Pendant mes études, j’ai eu l’occasion de participer à une des premières éditions du MAF (Meilleur Apprenti de France). On était une dizaine à vouloir se présenter au début mais à la fin... j’ai terminé seul. J’ai donc présenté un travail réalisé 100% en autonomie et j’ai obtenu la médaille d’or départementale et régionale.
Ce que j’ai retenu de ces 4 années au sein de l’Académie d’Art Dentaire, c’est le suivi de la part des enseignants et leur motivation. On avait un libre accès aux locaux et matériels mis à disposition par l’école. On avait aussi de nombreux contacts pour nos recherches de stage, alternance...
Depuis combien de temps êtes-vous diplômé ? Qu’avez-vous fait après l’obtention de votre diplôme ?
Je suis diplômé depuis 14 ans.
Suite à l’obtention de mon diplôme, je suis resté 2 ans au sein du laboratoire dans lequel j’avais réalisé mon alternance. Une grosse structure, ce qui m'a permis d'apprendre et pratiquer sur une large gamme de travaux et m’a offert un large éventail de connaissances.
Ensuite je suis allé à Paris pour rejoindre le laboratoire Créatif Dentaire pendant 4 ans. J’y ai d'abord fait de la métallurgie puis de la céramique.
Un week-end où je travaillais, un canadien anglophone est venu me parler par la fenêtre du laboratoire. Il m’a expliqué qu’il était entrepreneur et patron de laboratoires de prothèses aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada.
6 mois plus tard, je partais vivre et travailler au Canada, dans son laboratoire de Vancouver. Cette expérience a duré 2 ans. Elle m’a permis d’ouvrir mon esprit, découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles techniques...
Après ces deux années au Canada, avec ma compagne on a décidé de revenir en France. À ce moment-là, M. Casu, meilleur ouvrier de France, cherchait un céramiste dans le laboratoire Kosmeteeth à Nice. Pour diverses raisons cette expérience ne s’est pas passée comme prévu et j’ai quitté le laboratoire moins d’un an après, pour une nouvelle opportunité à Nyon en Suisse, où je suis resté 4 ans.
Quelle est votre situation actuelle ? En quoi consiste votre métier ?
Aujourd’hui, je travaille au sein du laboratoire AllinLab Genève. Ce laboratoire est vraiment à la pointe de la technologie et est tourné vers l’avenir avec une clientèle très jeune qui pratique le numérique au quotidien. Ça fait un peu plus de 2 ans que j’y travaille. Je réalise des travaux, de A à Z, en fonction de la demande des dentistes.
Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Au cours de ma carrière professionnelle, j’ai eu la chance de “bouger” et de découvrir différentes techniques de travail avec une vision internationale de notre métier. Depuis quelques années maintenant je "m'impose" de suivre au moins une formation par an, quitte à organiser les stages au sein même du laboratoire, rythme que j'espère pouvoir maintenir.
Je pense rester à Genève sur le long terme car je m’y plais et l’équipe est vraiment dynamique et compétente.
Sur le plan personnel, mon ambition est, si possible, de fédérer et transmettre en créant des groupes de travail, ou des vidéos/tutoriels pour les étudiants de l’Académie d’Art Dentaire.
Notre métier est en pleine mutation, pour l'avenir il est important de bien prendre la vague du numérique, suivre l’évolution de notre métier et garder l’esprit ouvert!