Laure Montifret, promo 2020 Lyon, Prothésiste Dentaire
→ Laure Montifret : alumni 2020 de l’Académie d’Art Dentaire Isabelle Dutel Lyon
Laure Montifret obtient son BTS en 2020 à l’Académie d’Art Dentaire Isabelle Dutel de Lyon. Après une première expérience dans l'impression 3D, elle intègre l'Hôpital de la Croix-Rousse à Lyon en tant que prothésiste dentaire. Aujourd'hui, elle revient sur son parcours et nous parle de son métier et de la polyvalence qu'il lui offre au quotidien.
Bonjour Laure, comment êtes-vous devenue prothésiste dentaire ?
J’ai commencé mon cursus scolaire avec un Baccalauréat STL (Sciences et Techniques de Laboratoire) en option Bio-techno. Lors de mon année de Terminale, j’ai eu l’occasion de faire un stage au sein du laboratoire d’un membre de ma famille qui était lui-même prothésiste dentaire, pour découvrir le métier. Une fois le stage terminé, j’ai su que c’était ce que je voulais faire. Grâce à cette expérience j’ai pu voir tout le cheminement d’une prothèse dentaire allant de la réception de l’empreinte jusqu’à la livraison chez le dentiste.
J’ai donc commencé à chercher une école et mon choix s’est porté sur l’Académie d’Art Dentaire. C’est une école réputée pour son apprentissage rigoureux et technique, c’était exactement ce que je recherchais. J’ai donc passé le concours de rentrée, puis j’ai passé un Bac Pro en candidat libre pour ensuite enchaîner avec un BTS.
Une fois mon diplôme obtenu en 2020, j’ai trouvé très rapidement du travail dans un centre d’usine en impression 3D. Deux mois plus tard, j’ai pu me spécialiser en maxillo facial et exercer en tant que prothésiste dentaire à l’Hôpital de la Croix-Rousse à Lyon.
En quoi consiste votre métier et sur quels projets travaillez-vous ?
Dans mon métier, j’interviens dans plusieurs domaines. J’ai été formée pendant un an par un prothésiste de l’hôpital afin d’être en capacité de le remplacer suite à son départ en retraite. Cette formation a été intense car nous avions beaucoup de choses à voir. Aujourd’hui, j’interviens dans un premier temps en chirurgie orthognatique, à savoir la fabrication de plans guides qui vont permettre au chirurgien de repositionner les mâchoires du patient selon certaines valeurs. Je travaille également en pédiatrie, je fabrique des conformateurs, des prothèses intra-narinaires qui vont servir à guider la cicatrisation à l’intérieur du nez pour des enfants qui ont eu ce qu’on appelle communément des becs de lièvre. Pour finir, j'interviens également dans la construction de plaques palatines destinées aux patients qui ont eu des cancers et dont la reconstruction du palais n’a pas pu se faire. Cette prothèse va permettre au patient de pouvoir manger et parler de nouveau afin d’augmenter considérablement son confort de vie.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
Ce qui me plaît, c’est à la fois la variété et la complexité de ce domaine. C’est un réel challenge au quotidien car je ne sais jamais en me levant le matin qui va être mon patient et quelle sera sa problématique. De plus, j’aime l’idée d’aider mes patients à vivre mieux, à leur redonner un semblant de vie normale grâce à mon expertise et mon travail. L’avantage de travailler en hôpital, c’est qu’il y a une réelle collaboration entre les prothésistes et les chirurgiens et ce dans plusieurs domaines. On est directement sur le terrain et ça fait toute la différence avec d’autres structures. Chaque jour est enrichissant et j’apprends énormément à leur contact.
Quel cliché avez-vous beaucoup entendu au sujet de votre métier ?
Je me souviens du jour où j’ai annoncé à ma famille que je voulais être prothésiste dentaire, ils m’ont tous plus ou moins répondu la même chose “Tu es sûre de vouloir fabriquer des dents toute ta vie ? “ Alors non, être prothésiste dentaire ce n’est pas que fabriquer des dents, c’est permettre à une personne de pouvoir remanger correctement, réussir à se regarder de nouveau dans un miroir et sourire. Ce n’est pas anodin.
Que vous ont apporté vos années à l’AADID ?
J’ai fait le choix de suivre ma formation en initial car je souhaitais apprendre un maximum de choses et acquérir le plus de connaissances possibles. De plus, je ne savais pas encore vraiment à l’époque dans quoi me spécialiser, cela me donnait donc l’opportunité de faire mon choix. La formation étant très complète, avec des formateurs qui prenaient le temps de nous expliquer, ça n’a pas du tout été un frein pour moi bien au contraire. Grâce à leur enseignement, j’ai pu développer beaucoup de compétences, ce qui me permet aujourd’hui d’être aussi polyvalente et d’intervenir à plusieurs niveaux.