Abi Mohammed, étudiant de l'Académie d'Art Dentaire Isabelle Dutel Paris
→ Abi Mohammed : étudiant de l’Académie d’Art Dentaire Isabelle Dutel Paris
Après une première expérience dans la climatisation, Abi décide de se réorienter. Des proches lui conseillent alors de s'intéresser au secteur dentaire et Abi, très curieux de découvrir de nouveaux horizons, se lance dans l'aventure et intègre l'Académie d'Art Dentaire Isabelle Dutel. C'est alors une vraie révélation pour lui. Après une année de prépa, il enchaîne avec un BTS et continue cette année avec une 4ème année en techniques numériques. Depuis son BTS, il réalise son alternance au sein de R Numérique, un centre d'usinage chargé de la fabrication de prothèses dentaires. Fin septembre, il participe au concours d'éloquence pour présenter un projet innovant : un modèle de prothèse usiné en bois ! A travers cette interview, il revient sur son parcours, nous parle de ses missions au sein de R Numérique et nous explique plus en détails sa participation au concours.
Bonjour Abi, quel est votre parcours académique ?
J’ai intégré l’Académie d’Art Dentaire Isabelle Dutel suite à une reconversion professionnelle. J’ai fait initialement un bac Froid et Climatisation. J’ai exercé très peu de temps dans ce domaine qui ne me plaisait finalement pas tant que ça. C’est un métier très répétitif et je savais que j’allais vite m’ennuyer. Je suis donc parti en quête d’un nouveau métier, un plan B pour faire quelque chose de plus épanouissant. Etant curieux, j’ai interrogé pas mal de personnes autour de moi, et le métier de prothésiste dentaire est beaucoup revenu dans les réponses, comme un métier en perpétuelle évolution et très intéressant.
Je n’avais aucune connaissance dans le domaine mais après quelques recherches, j’ai été séduit par le métier. J’ai donc recherché une formation pour pouvoir me lancer et j’ai intégré l’AADID. Je ne savais pas du tout dans quoi je me lançais, mais étant quelqu’un qui aime découvrir de nouvelles choses et qui n’a pas peur de se jeter à l’eau j’ai commencé avec une 1ère année de PRÉPA et bonne nouvelle … j’ai vraiment accroché ! Après cette année de prépa, j’ai continué avec un BTS que j’ai obtenu et je continue cette année avec un Bachelor spécialisé en numérique. Depuis le BTS, je travaille dans une société dédiée également au numérique, créée par un ancien de l’Académie d’Art Dentaire. C’est ce qui m’a d’ailleurs donné envie de me spécialiser plus tard dans ce domaine.
En quoi consiste votre métier ?
Après l’obtention de mon BTS, je ne voyais pas l’intérêt de faire une spécialisation en numérique vu que je travaillais déjà dedans. Une fois mon BTS en poche, l’entreprise m’a proposé un CDI mais l’Académie d’Art Dentaire m’a conseillé de poursuivre avec une licence afin de parfaire mon parcours académique et de ne pas être bloqué si je voulais suivre d’autres formations plus tard.
R numérique est un centre d’usinage qui est chargé de fabriquer les prothèses dentaires que les prothésistes ou chirurgiens dentistes nous commandent, car ils n’ont aujourd’hui pas la possibilité de le faire. Les machines que nous utilisons coûtent très cher et les laboratoires, n’ont pas les moyens financiers et humains de se procurer de telles machines. La fabrication est donc sous-traitée et plutôt que de le faire à l’étranger, nos clients passent par nous, car nous leur promettons une traçabilité des prothèses que nous fabriquons, une production 100% made in France par des prothésistes pour des prothésistes et une qualité de nos matériaux.
Dans mon métier, je suis très polyvalent et j’interviens sur l’intégralité d’une production, de A à Z. Pour vous présenter un peu mes missions, je vais vous raconter une journée type.
Ma journée commence par la réception du modèle à produire qui est en plâtre. Ma première mission va être de le scanner pour le numériser sur le logiciel. Ensuite je fais toute la conception de la prothèse sur ordinateur en suivant scrupuleusement le cahier des charges. Puis, je lance le tout en usinage pour confectionner chaque élément sur un seul et même disque. Une fois usiné, je découpe ces différents éléments et je les répertorie sur les modèles de base que nous avons. Puis, je vais “infiltrer” la prothèse, à savoir lui donner la teinte souhaitée par le cahier des charges. Puis la prothèse part au four pour toute une nuit. Le lendemain matin, je peaufine les dernières finitions et la prothèse part à l’export pour être envoyée au client. En tout et pour tout, l’opération aura duré 24h. Bien évidemment, en fonction de la prothèse à créer et de l’exigence du cahier des charges, ce temps de production peut varier.
Que vous ont apporté vos années à l’Académie d’Art Dentaire ?
Au sein de l’AADID, je me suis vraiment senti accompagné pendant tout le processus de formation. Ca n’était pas toujours évident pour moi, car je faisais mon stage au sein d’une entreprise 100% numérique. Il y avait donc parfois un décalage avec l’apprentissage traditionnel que l’on recevait en cours. Mais les formateurs étaient très à l’écoute et prenaient le temps. Après, je ne peux pas dire que ça ne m’a pas servi, bien au contraire.
D’apprendre les bases traditionnelles me permettaient de comprendre ce que je faisais numériquement dans mon métier, car on reste dans le même domaine.
Vous avez participez au concours d’éloquence avec un projet inédit ? Racontez-nous tout !
Pour obtenir notre BTS, nous devons présenter en fin d’année des pièces de maîtrise, initialement en plâtre. Mais étant curieux et issu d’un laboratoire 100% numérique, j’ai décidé de pousser un maximum les compétences des machines et ce que j’avais appris en proposant un modèle usiné … en bois. C’était une première car ça n’avait jamais été fait. De plus, j’ai fait un modèle complet sur 9 implants, qui n’était normalement pas du niveau BTS.
L’école a beaucoup apprécié que je décide d’innover et de prendre des risques et m’a encouragée à participer au concours d’éloquence pour présenter mon projet. Je suis donc parti à Lyon pour assister et participer à cette conférence, dédiée au numérique. L’expérience était incroyable, j’ai fait de très belles rencontres, les autres participants étaient positivement surpris de mon projet et j’ai même eu une proposition de collaboration !
Participer au concours d’éloquence m’a permis de prendre confiance en moi et mes capacités et de montrer que j’étais fait pour ce métier. Aujourd’hui, je suis capable de représenter l’entreprise de mon patron qui me fait pleinement confiance.
Encore merci à l’AADID d’avoir cru en moi et de m’avoir poussé à sauter le pas !